La Banque du Canada a annoncé qu’elle maintient le taux cible du financement à un jour à 1 %. Le taux officiel d’escompte demeure à 1 1/4 %, et le taux de rémunération des dépôts, à 3/4 %.
L’inflation au Canada se situe près de la cible de 2 %. L’inflation mesurée par l’indice de référence a augmenté plus rapidement qu’on ne l’avait escompté dans le Rapport sur la politique monétaire (RPM) de juillet, du fait surtout de facteurs sectoriels inattendus. L’inflation mesurée par l’IPC global évolue essentiellement comme prévu, la hausse de l’inflation mesurée par l’indice de référence ayant été contrebalancée dans une large mesure par les prix de l’énergie plus bas. Les pressions inflationnistes sous-jacentes sont modérées, compte tenu de la marge persistante de capacités excédentaires présente au sein de l’économie et des effets continus de la concurrence dans le commerce de détail.
Même si l’on s’attend encore à ce que l’économie mondiale se renforce en 2015 et en 2016, le profil d’évolution est plus faible qu’en juillet et les perspectives de croissance varient d’une région à l’autre. Des vents contraires persistants continuent de souffler sur la plupart des économies et la croissance demeure tributaire de la détente monétaire exceptionnelle. Avec en toile de fond les incertitudes géopolitiques qui se poursuivent et le recul de la confiance, les prix de l’énergie ont chuté et les marchés financiers mondiaux ont enregistré une correction marquée, qui s’est traduite par une baisse des rendements des obligations d’État. Malgré la faiblesse observée ailleurs, l’économie américaine gagne en vigueur, surtout dans les secteurs qui sont bénéfiques aux perspectives des exportations canadiennes. Le dollar américain s’est apprécié par rapport aux autres grandes monnaies, dont le dollar canadien.
Dans ce contexte, les exportations canadiennes ont commencé à réagir. Toutefois, les investissements des entreprises demeurent faibles. Parallèlement, alimentés par de très bas taux d’emprunt, le marché du logement et les dépenses de consommation affichent une vigueur renouvelée et les ventes d’automobiles ont atteint des sommets. La baisse des termes de l’échange aura un effet modérateur sur le revenu.
La Banque prévoit que la croissance du PIB réel du Canada se situera en moyenne près de 2 1/2 % au cours de la prochaine année, avant de ralentir graduellement pour s’établir à 2 % à la fin de 2016, soit à peu près au taux d’expansion estimé de la production potentielle. À mesure que les vents contraires extérieurs s’estomperont, la confiance dans la durabilité de la demande intérieure et mondiale devrait se renforcer et les investissements des entreprises devraient s’accroître. Conjugués à une modération de l’expansion des dépenses des ménages, ces éléments devraient progressivement ramener l’économie canadienne vers une trajectoire de croissance plus équilibrée. Alors que l’économie se remettra à tourner à plein régime au second semestre de 2016, l’inflation mesurée tant par l’indice de référence que par l’IPC global devrait s’établir aux environs de 2 % de façon durable.
Après avoir soupesé tous ces facteurs, la Banque estime que les risques entourant sa projection de l’évolution de l’inflation sont relativement équilibrés. Parallèlement, les risques planant sur la stabilité financière associés aux déséquilibres dans le secteur des ménages s’inscrivent en légère hausse. Dans l’ensemble, la résultante des risques se situe dans la zone pour laquelle la politique monétaire actuelle est appropriée et par conséquent le taux cible du financement à un jour reste à 1 %.